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    Old olive tree

    Le cri des élus et leur salut

    par Jean-Christophe Blumhardt

    vendredi, le 25 avril 2014
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    • AHOUANSE GUEGUE Isaac

      J'ai trouvé dans ce sermon tout ce qui me manque ! Que Dieu aide mon peu de foi !!!!!!!

    • kemto

      très bon livre

    • mamate waidou pierre

      Je sais une chose élémentaire dans ma vie, j'évite les obstacles de ma journée par la prière du matin et les cauchemars la nuit une prière avant le sommeil. j'ai compris que Dieu veut que je sois en contact permanent avec lui quel qu'en soit ma faiblesse, alors prions, prions;...

    Jésus leur dit une parabole pour montrer qu'ils devaient toujours prier, sans se décourager. Il dit: «Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et qui n'avait d'égards pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire: ‘Rends-moi justice contre ma partie adverse.’ Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il se dit: ‘Même si je ne crains pas Dieu et n'ai d'égards pour personne, puisque cette veuve me fatigue, je vais lui rendre justice afin qu'elle ne vienne pas sans cesse me déranger.’» Le Seigneur ajouta: «Ecoutez ce que dit le juge injuste. Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ceux qu’il a choisis et qui crient à lui jour et nuit? Les fera-t-il attendre? Je vous le dis, il leur fera rapidement justice. Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?» (Luc 18.1-8)

    Dans cet évangile, le Sauveur veut nous faire comprendre l'im­périeuse nécessité de la prière constante. Mais il ne peut vouloir parler de certaines prières extérieures, machinales, tendant à faire croire que, pour plaire à Dieu, il faut user de beaucoup de paroles, faire des gestes, composer des attitudes.

    Et d'abord sachons pourquoi nous devons prier sans cesse, et pre­nons la prière tant à cœur que, notre vie durant, nous ne nous arrê­terons pas de prier. Puis, comprenons que l'exaucement dont parle le Sauveur n'a pas lieu maintenant mais peut tarder selon la fidé­lité et la constance de la prière. Qu'est-ce donc qu'il faut deman­der, jusqu'à son parfait accomplissement ?

    A la fin de notre texte, il est clair que le Sauveur parle de son avenir. Tant que le Fils de l'homme n'est pas revenu, il nous reste beaucoup à demander. Nos regards doivent être dirigés droit sur son retour, et sur le grand salut de la création entière qui aura lieu par ce retour. Ne nous lassons pas de répéter par nos prières et nos supplications : Que ton règne vienne, et Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Toute autre demande n'a qu'une valeur secondaire, et importe peu dans le royaume de Dieu. Le Sauveur parle premièrement du temps où l'Eglise, la communauté de Dieu, sera sur terre comme une veuve, — une veuve abandonnée, dans la détresse. Mais alors nous entendons Jésus, lui-même, nous dire : « Je ne veux pas vous laisser orphelins, je viens vers vous. » Il ne veut donc pas notre perte, il veut être avec nous jusqu'à la fin du monde. Tant que Jésus est là, la communauté de Dieu n'est pas une veuve, et les enfants de Dieu ne sont pas des orphelins. Dans l'Evan­gile de Jean, le Sauveur promet l'autre Consolateur, le Saint-Esprit, afin que les siens ne soient pas orphelins, et, à la Pentecôte Il a visité ses enfants avec toutes les forces et les grâces divines de cet Esprit saint.

    ​Le Seigneur est-il demeuré près de la communauté des chrétiens, recevons-nous encore les précieux dons de la grâce ?

    La première communauté des chrétiens gardait en elle toute la splendeur de Dieu, jamais elle n'a été veuve ou orpheline. Oh ! bien­heureuse était-elle, quand elle pouvait dire : Il ne nous manque aucun don, nous attendons seulement sa venue (1 Corinthiens 1). La communauté chrétienne était alors pareille à une joyeuse fiancée, et vivait dans une communion bénie avec son Sauveur. Elle ne manquait de rien car elle pouvait compter sur la force de Dieu.

    Cet état a-t-il subsisté ? Le Seigneur est-il demeuré près de la communauté des chrétiens, recevons-nous encore les précieux dons de la grâce ? Si nous considérons les multiples détresses qui ont rongé même la chrétienté, il nous faut reconnaître franchement qu'il n'en est plus ainsi. Nous avons l'impression que le Seigneur nous a abandonnés, il est impossible d'évaluer à quel point nous sommes privés des dons de Sa grâce. La chrétienté est semblable à une pauvre veuve délaissée à qui on a volé sa parure, et il lui faut soupirer et prier dans ses vêtements de deuil pour que le Seigneur lui accorde encore son amitié d'autrefois.

    Mais l'Epoux étant absent, la Chrétienté veuve est incapable de se défendre contre les nombreux ennemis qui viennent l'assaillir, elle est la proie de qui veut user contre elle de violence et d'injustice. Oh ! Chrétienté malheureuse, l'Adversaire a su s'introduire par­tout, s'emparer de tout. Comme il mène à sa guise les enfants de Dieu ! Que de ruines sont accumulées par son influence dévasta­trice !

    Actuellement donc, notre souhait le plus ardent ne peut être que de nous rendre en toute hâte chez le juge, comme la veuve de l'évan­gile de Luc, et de l'assourdir de nos plaintes jusqu'à ce qu'il nous accorde enfin la délivrance.

    Il est dit, de notre époque qu'il se trouvera encore des élus pour crier au Seigneur jour et nuit. Dans ce pitoyable et lamentable monde, parmi les hommes tourmentés, beaucoup cependant crient à Dieu, ce sont les élus ; eux aussi sont malheureux, eux aussi se sen­tent abandonnés, eux aussi sont pressés par l'Adversaire, mais ils gardent une chose, ils savent qu'il faut prier, parce qu'il faut que la situation s'améliore. On ne peut laisser le diable prendre tout : il s'agit de se hâter pour sauver ce qui reste à sauver. Il y a donc des élus, même à présent. Parmi eux on peut ranger ceux qui croient encore à Jésus-Christ, et à qui il accorde encore les regards de Sa Grâce, bien que ce ne soit que comme un rayon de lumière à tra­vers une fente. Ceux-là ont l'assurance que le Sauveur ne repousse personne, ne néglige aucun de ceux qui l'invoquent.

    ​Les élus crient jour et nuit, ils s'inquiètent jour et nuit de la grande détresse qui règne en ce monde et, sans trêve, gémissent et se lamentent sous la tyrannie de Satan.

    Ces croyants de notre époque, petit troupeau isolé, sont les sages qui se soucient de la parole de Dieu, se préoccupent du salut de leur âme, combattent le péché inné en eux, et s'efforcent de rester fidèles au milieu des tentations de ce monde. C'est la petite communauté qui regarde en haut, qui ne place pas son bien suprême sur cette terre, qui s'efforce chaque jour de plaire à Dieu.

    Les élus crient jour et nuit, ils s'inquiètent jour et nuit de la grande détresse qui règne en ce monde et, sans trêve, gémissent et se lamentent sous la tyrannie de Satan.

    Il y a aussi de nos jours des croyants, qui ne font pas réellement partie de ces élus qui prient sans trêve ni relâche. Parmi ces croyants, nombreux sont les découragés, qui voient tout perdu à priori. Ils ne s'occupent que de leur propre salut et leur cœur ne se trouble pas à la pensée de tant de milliers et de millions, voués à la damnation. Ils ne croient pas, témoins de tous côtés de la supré­matie du diable, que l'on puisse obtenir encore quelque chose de la compassion de Dieu pour ce monde pécheur. Fidèles pour leur part, ils abandonnent ce monde à son sort et n'ont pas l'énergie de crier à Dieu, afin qu'il regarde toute cette misère à la lumière de sa miséricorde, et cherche son butin parmi les réprouvés. Beaucoup aussi, lorsqu'ils se mettent par hasard à prier, et ne constatent pas aussitôt l'efficacité de leur prière, y renoncent sous prétexte que Dieu veut montrer à la chrétienté indigne qu'il est un Dieu juste. N'est-il pas écrit : « On ne se moque pas de Dieu » ?

    A ceux-là le Sauveur commande de prier malgré tout et de ne pas se lasser. Il faut qu'ils s'affligent du caractère de veuvage de l'Eglise, il faut qu'ils revêtent les habits de deuil et crient au Dieu vivant. La puissance du malin est grande, il semble qu'il n'y ait plus rien à faire. Qu'importe, veillons, et luttons, jour et nuit car un jour le Seigneur nous déclarera pour responsables. Renonçons donc à toute hésitation, toute crainte, tout préjugé ; obéissons, prions ; représentons-nous sans cesse le but que nous cherchons à atteindre par nos prières et nos supplications. Aucun progrès ne serait-il visi­ble, aurions-nous l'impression d'avoir tout perdu, ne nous arrêtons pas, ne nous lassons pas.

    Il nous semble que le juge nous repousse disant : « Que veux-tu avec tes cris, va-t-en. » Revenons cependant à la charge. Il est exigé des élus qu'ils insistent, encore et encore, cherchant ainsi à forcer l'impossible. La lutte que livre la veuve contre le juge inique nous montre que c'est en effet une entreprise difficile, désespérée, à vues humaines, de sauver ce qui est perdu. L'apostasie de tous est trop grande, la violation de la justice de Dieu trop manifeste. Si quelqu'un essaie d'obtenir d'en haut une aide efficace, il se rendra compte que l'entreprise est sérieuse et grave. Dans certains cas, on peut adresser dix fois, cent fois, une ardente supplication à Dieu, et il semble que toute requête se perd dans l'espace, que le ciel est de fer, — comme l'ont écrit les prophètes.

    Mais le Seigneur l'a prédit dans notre parabole : « C'est au prix de grandes peines, de sacrifices, et de violents combats que le petit troupeau obtiendra la victoire. Le petit troupeau se donnera corps et âme renonçant au confort extérieur et jusqu'à la paix intérieure, uniquement occupé à crier au Seigneur, non par des paroles, c'est l'esprit qui doit être fixé sur le Dieu vivant et ses promesses. Le juge inique s'est laissé fléchir, et nous avons l'assurance que le Dieu saint, juste et bon, finira par céder à nos intercessions, car, dit le Seigneur : Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus qui crient à lui nuit et jour, et tardera-t-il à leur égard ? Il nous le dit, il leur fera prompte justice. »

    Ainsi, mes chers amis, le Sauveur commande de prier à ceux qui se réclament de lui. Ses disciples s'entendaient mieux que nous à lui obéir. En effet, ils ne possédaient rien sur la terre, ayant tout aban­donné, père et mère, frères et sœurs, maison et foyer. Qu'auraient-ils d'autre à demander par la prière, sinon que le monde entier soit à Christ ? Mais nous aussi devrions avoir pour seul objet de nos désirs, que tout genou fléchisse au nom du Seigneur.

    Certes le nombre des élus est restreint, et, cela nous amène à un troisième point de notre texte. Le Seigneur ajoute avec mélancolie : « Mais quand le Fils de l'Homme viendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? »

    La foi dont parle Jésus, c'est celle qui, en dépit de tout, attend l'ultime secours ; la foi qui peut croire inébranlablement au retour de la grâce divine — persuadée que le Seigneur viendra nous sau­ver tout d'un coup.

    Hélas ! tant de gens, malgré leurs convictions chrétiennes, sont affligés d'un tel manque de foi. A côté de leur certitude chrétienne, de leurs connaissances chrétiennes, à côté de constantes recherches et méditations de l'Ecriture, ils font preuve de tant de doute, d'in­croyance, d'oubli des promesses de Dieu ? Oh ! mes chers amis, c'est cela le pire. Avoir un Sauveur, et être incroyant, avoir la foi et ne pas l'avoir, parler d'un Sauveur devant lequel tout genou devrait fléchir, et cependant croire, en son for intérieur que le diable est plus puissant que celui qui s'est élevé à la droite du Père.

    Imaginez que vous soyez au point culminant de cette triste épo­que. La venue du Seigneur est proche. Mais l'Adversaire tient tout dans ses horribles griffes. Les fidèles sont tourmentés, enchaînés, massacrés par milliers. Combien seront-ils alors ceux qui garderont une foi inébranlable ? Un jour le ciel retentira du fracas de la trompette, et toute l'année de l'Ennemi sera jetée au gouffre. Ce jour sera-t-il retardé parce que la foi fait défaut sur la terre ?

    Oh ! que le secours serait proche, qu'il serait rapide, si les hom­mes pouvaient mettre leur confiance dans le Sauveur, s'ils savaient qu'il vit réellement pour les siens, pour ceux qui croient en Lui, et crient à Lui.

    Mes bien-aimés, puissions-nous pour notre part demander au Sei­gneur de nous donner la foi. Ce n'est que par la foi que nous ferons de grandes choses, que nous vaincrons les forces des ténèbres. Ce n'est que par notre foi tendue vers le ciel que nous sauverons des milliers, d'hommes, que nous attirerons les forces de Dieu vers nous sur la terre ! Veuille le Sauveur exaucer les supplications du petit troupeau.

    Amen.

    Sermon prononcé le 4e dimanche d'octobre 1860


    Voir Jean-Christophe Blumhardt : homme de grande foi par F Grin

    JohannChristophBlumhardt
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