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    Morning over the bay

    Prêts à confronter nos démons

    par Rubén Ayala

    lundi, le 1 juin 2015
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    • leo

      Tout ce qu'elle dit est vrai nous dévons chercher a nous connaitre et non de nous laisser emporter par les envies du monde qui sont néfastes pour notre épanouissement spirituel

    • junias

      Que Dieu vous bénisse pour avoir songé de l'édification des saints.

    Rubén Ayala, un Porto Ricain, de descente Afro-Américaine, parle de sa longue recherche d’une expression authentique de foi.

    J’étais dans une école très stricte à Brooklyn, de la première classe jusqu’à la dernière. Puis, j’ai été en prison pendant dix années, et bien que je sois plutôt rude d’apparence, je pleurais beaucoup, envers Dieu, la nuit. Je savais, qu’au fond, Il soit le seul qui pourrait me sortir de là. Je me mêlais généralement aux gens actifs, dans le domaine politique, aux sportifs, et aux intellectuels ; mais j’appréciais aussi les Musulmans, les Juifs, et les chrétiens, car je voyais qu’ils avaient un fondement réel en leur foi. Surtout, les Musulmans m’impressionnaient, car leur religion semblait être plus qu’une formalité ; ils avaient une vraie conviction. Rien ne les distrayait de leurs prières, n’importe quelles conséquences, même s’ils étaient incarcérés. Leurs actions exprimaient une foi véritable. Les chrétiens étaient plus prudents, et leur religion était plutôt une formalité. Parfois il me semblait que ceux-ci ne priaient seulement que lorsqu’ils étaient agenouillés !

    Le jour que j’ai été libéré, l’aumônier était à la sortie – c’est un homme charitable – et tout ce qu’il me dit a été : « recherches les chrétiens. » Je voulais lui dire que ce dont j’avais, à ce moment, le plus besoin, c’était de l’argent, mais ses paroles restèrent avec moi et j’y réfléchissais pendant mon retour à la cité. Je voulais m’en souvenir quand ça irait mal ; à ce point, je me penchai vers l’Islam, à cause de leurs convictions et par ce qu’ils agissent plus qu’ils ne parlent, mais ses conseils me poursuivaient.

    Je suis vite retombé dans la toxicomanie, et je craignais la prison. Je savais devoir mourir en prison, ou être tué dans la rue. J’étais, au fond, très déprimé. Vous savez bien que tout mon mal, et ma peine physique, psychologique, et spirituelle, était au fond un cri envers Dieu, une sorte de prière. Puis alors, j’ai renoncé aux drogues, sans cela m’arrêter de les vendre (l’argent était trop précieux). Un jour, où j’étais dans la rue, ayant trop bu, en regardant toutes les armes, et tout l’argent, je me suis dit, « Mon Dieu, je dois changer. » Et, me tournant vers mes copains, je dis, « Ecoutez, je ne veux pas continuer ainsi. » Ce n’était pas une décision religieuse, bien que je continue à parler avec Dieu.

    Je me suis décidé à prendre part à un programme de réhabilitation, mais j’ai été refusé partout. Puis, j’ai rencontré quelqu’un du nom de Larry, qui me dit d’aller à une mission, du nom de « Bowery », et il m’en parla longuement. Je lui dis que je n’étais pas chrétien ; mais il me dit que cela ne faisait rien, et il ajouta : « Si je te trouve ici, à cet endroit, demain, cela veut dire que tu veuilles bien essayer. » Et j’ai été là, le lendemain.

    Pendant cette période de ma vie, j’ai bien étudié la Bible. Je connaissais beaucoup de citations, et je pouvais discuter avec n’importe qui. Une fois que je prêchais à l’Eglise, tout le monde a été tellement impressionné, qu’ils l’ont exprimé bruyamment. Alors que je quittais l’Eglise, un homme âgé me dit, « tu ne peux pas aller au ciel la tête la première. » Il voulait dire que l’important c’est de vivre ce que l’on prétend. J’ai dû prendre l’inventaire de ma vie. Nous voulons tous avoir du savoir et de la sagesse, et ce n’est pas ce dont nous avons le plus besoin, il nous faut plutôt agir et faire le bien.

    Ainsi, souvent, nous les chrétiens, nous pensons « avoir trouvé le Seigneur » et avoir beaucoup contribué à ce que nous savons être « bien » et juste, à avoir développé notre rapport avec Dieu. Cependant, c’est plutôt Dieu, Lui-même, qui se soit occupé de nous. C’est Lui qui nous conduit et nous pousse à agir.

    Le temps passé à la Mission a été très important, mais ce n’était que le premier pas, période de « formation". Je priais Dieu qu’Il me conduise quelque part où je puisse devenir un être meilleur, et exprimer ma foi sans me rendre trop pieuse. J’espérais, ne jamais devoir dire que j’étais « croyante", je voulais plutôt que ce soit simplement visible. Nous devons seulement être fidèles à la vérité, que nous connaissons.

    Beaucoup des gens qui m’ont aidé à trouver le salut étaient de la race blanche, et je me souviens de leurs paroles qui m’ont encouragé à persévérer. Ainsi, ce pasteur qui m’a dit, « Deviens un bon prédicateur et alors il faudra bien que tu mettes ta foi en pratique. » Et Jean, qui a dit, « Je sais que tu es impétueux, mais voilà le type de soldat, que Dieu désire. » Lorraine dit, « Ruben, continue simplement à aider les autres ; ne t’inquiètes pas du reste. » Frère Abdul, un Musulman dit, « Fais quelque chose pour Dieu. » Puis, il y avait aussi Dave, Juif orthodoxe, avec sa grande barbe, ses boucles, un chapeau et une longue tunique noire. Il ouvrait souvent le Torah et il me racontait des histoires de gens avec leurs fautes, et comment Dieu ne les abandonnait jamais. Des années plus tard, je suis devenu conscient que lorsqu’il lisait ces histoires, il priait pour moi. Mais, peut-être, le plus important, c’était ma mère, elle qui priait sans cesse pour moi. Pendant toutes mes années en prison et mes années dans la rue, elle ne m’abandonna jamais, bien que moi, je l’eus toujours déçue. Ses prières m’ont sauvé. Je serais toujours reconnaissant envers ces personnes que Dieu a mises sur mon chemin. Elles auraient toutes pu dire, qu’il aille en enfer ! Mais, au contraire, elles m’ont aidé, soigné, elles ont montré de la patience et de l’amour. Tout cela était de la prière. Et, elles m’ont pardonné. Oui, elles ont eu à pardonner beaucoup ! Je leur dois énormément !

    Dieu a toujours barré mon chemin, pour attirer mon attention. Il ne m’a pas abandonné. J’ai entendu l’histoire de cette fameuse statue de David : quelqu’un demanda à Michel-Ange, comment il réussit à faire une statue aussi parfaite. Il répondit, « J’ai simplement continué à enlever tout ce qui n’était pas David. » Eh bien, voilà ce que Dieu a fait pour moi : il a enlevé tout ce qui n’était pas réellement moi. Puis, il y a aussi cette prière de Gandhi, que je considère tellement profonde : « Sois, toi-même, le changement que tu veux voir. » Si chacun faisait ceci, le monde serait bien différent !

    Cependant, nous sommes encore en voyage. Les anciennes plaies s’ouvrent de nouveau, comme ce qui se passa en Californie, quand j’ai rencontré plusieurs vieux amis du temps violent du passé. Des blessures longtemps oubliées reviennent à la surface, et on doit s’en sortir. Mais j’ai appris ceci à la longue, de façon à ce qu’elles ne continuent pas à suppurer. Il nous faut ne pas nous imaginer que tout va bien, mais être prêts à confronter ce qui ne va pas. Il y a aussi autre chose. Quand je perds de vue notre Dieu, je me tiens à quelqu’un qui ne L’a pas perdu, et je ne perds pas, ainsi, le rapport. C’est quelque chose que je fais, continuellement. C’est un acte, c’est une prière. Il s’agit de mettre notre foi en pratique.

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