Le langage des Écritures n'est qu'un langage, et ne peut faire que ce qui est faisable au langage. Il peut nous traduire, et il traduit admirablement, la pensée de Dieu : il ne peut nous donner Dieu lui-même. Et cependant le Dieu qui nous a faits est un Dieu vivant, et ne pas l'avoir vivant, c'est ne l'avoir qu'à demi. Aussi le cœur de l'homme soupire après la présence de son Dieu, après sa présence réelle ; si bien qu'à défaut de la vraie présence réelle, il s'en crée une imaginaire dans le sacrement, quand ce n'est pas dans l'idole. Mais si ce besoin pouvait être satisfait sans être dénaturé ! S'il était quelque moyen de posséder Dieu lui-même, habitant au milieu de nous ! Eh bien, ce moyen existe : ce que vous demandez, vous l'avez dans la Parole incarnée. Jésus-Christ fait plus que de nous parler de Dieu, comme les prophètes ou les apôtres : « reflet de sa gloire, empreinte de sa substance, » il transporte au milieu de nous Dieu tout entier ; et pour tout dire en un mot, encore une fois, « qui l'a vu, a vu le Père. »

La parole vivante