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    Morning over the bay

    Le miracle de Cana

    par

    jeudi, le 20 février 2014
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    • soton

      Dieu nous montre toujours et partout son amour;car il est amour.

    • OUSMANE TRAORE

      je ne fais que bénir le Seigneur pour ses bienfaits infinis

    La gloire de Dieu en Jésus-Christ » (Jean 2.1-11).

    Nous avons vu Jésus à l'âge de douze ans et nous avons jeté un regard dans la maison de Marie à Nazareth. Maintenant qu'il est prêt à sortir des limites de sa famille pour affronter la vie publique, nous pouvons encore une fois le voir au milieu des siens et nous faire quelque idée de ce qui s'était passé jusque-là entre eux et lui. Nous remarquons qu'il doit avoir joui d'une certaine considération dès sa jeunesse et que ses proches et toute sa parenté furent certainement témoins de bien des faits dus à sa présence parmi eux. Quand Marie fut conviée avec sa famille aux noces qu'on célébrait à Cana, on étendit l'invitation aux disciples de son fils aîné : on l'estimait donc déjà comme un homme d'importance, un rabbi. Ces disciples pouvaient être à ce-moment six environ et représentaient donc un nombre respectable de convives. Jésus et Marie s’associaient de tout cœur à la fête de famille et désiraient que tout se fît en bon ordre, sans aucun incident fâcheux. Quand elle s'aperçut que le vin allait manquer, elle voulut lui faire comprendre qu'il ferait bien de se retirer, sans rien dire, avec ses compagnons. Mais il ne fut pas de cet avis et blâma cette intervention de sa mère : « Dois-je partir en me cachant avec mes disciples pour qu'on dise : — Les voilà qui s'en vont, pour qu'on ne manque pas de vin, à la confusion des mariés ? — Non, cela ne sera pas ! » Sans hésitation, il commande de remplir d'eau les cruches, en se disant : « Tout ira bien ! » Et ainsi la provision de vin fut renouvelée et la gloire de Jésus-Christ fut manifestée.

    Une chose semblable ne peut arriver que par la gloire de Dieu, qui est en Jésus-Christ et par lui accomplit des miracles pour notre salut : « Dieu était en Jésus-Christ ». Il est vrai que nous ne savons pas bien ce qu'est cette gloire, nous ne pouvons pas nous la représenter, notre intelligence est trop petite, trop obscurcie pour l'apercevoir. La grâce et la paix nous sont plus compréhensibles, car ce sont en quelque sorte choses humaines, nous pouvons eu avoir le sentiment, ou du moins, les dési­rer, nous les représenter. Mais la gloire de Dieu, c'est quelque chose de caché pour nous. A vrai dire, elle se reflète dans la création qui nous entoure, mais nous y sommes devenus insensibles, malheureusement ! La seule existence d'un arbre est une manifestation de la gloire de Dieu. Nous voyons au printemps les prairies reverdir, les fleurs s'épanouir, apparaître toute la beauté qui est le reflet de la gloire de Dieu dans la création. Mais notre regard indifférent ne s'y arrête pas, nous ne prenons pas garde à ces miracles trop habituels, tandis que le miracle de Cana retient notre attention et nous impressionne puissamment. Cependant, la gloire divine qui transparaît à travers l'acte du Sauveur, est bien la même que nous pourrions voir toujours, dans les semailles et la moisson, les fleurs et les fruits. Elle rayonne de Lui toujours et partout, jusque dans une circonstance aussi banale qu'un repas de noces.

    Remarquons une chose significative, digne d'être méditée : la grande gloire de Jésus s'est manifestée en premier lieu au sein de sa famille.

    Il voulait rassembler celle-ci autour de lui et s'affir­mer d'abord au milieu d'elle comme celui par qui Dieu fait des miracles. Il révèle donc son pouvoir et sa gloire à ses disciples, à sa mère — le père ne vivait plus sans doute — et à tous ses parents. Il voudrait les voir s'unir tous autour de lui, les attacher intimement à sa cause. Dans la vie et la mort, dans l'épreuve et la persécution, malgré toutes les haines et toutes les tribulations, ils devaient rester fermement liés entre eux et à lui, parce qu'ils avaient reconnu en lui l'envoyé de Dieu.

    C'est ce qui doit être encore, mes bien-aimés. Ceux que rapprochent des liens de parenté, et ceux aussi qui ont entre eux quelque communauté de vie, qui ont le privilège de vivre ensemble devant Dieu, qui prient ensemble, implorant la venue du Royaume de Dieu, tous ceux-là doivent s'unir le plus étroitement possible et avoir toujours présente la pensée que la gloire de Dieu peut se manifester en toute occasion, même dans les événements les plus ordinaires de notre existence terrestre, que ce soit dans les fêtes auxquelles nous assistons ou dans les travaux qui nous incombent. Et si nous manquons de quoi que ce soit, Dieu peut y subvenir par la gloire de Jésus-Christ. Lorsque Jésus dit : « Je suis avec vous tous les jours », on peut ajouter avec certitude : « Et ma gloire vient avec moi vers vous ». Vous pouvez donc toujours espérer les plus grandes choses et ne jamais perdre courage. Au milieu des dangers, de la maladie, de la détresse, vous vous demandez avec angoisse : « Comment faire ? comment continuer notre chemin sur la terre ! » Soyez sans crainte : sur ce chemin vous rencontrerez Jésus et sa gloire.

    Nous pouvons bien dire que nous aussi faisons cette expérience. Il nous arrive souvent de nous trouver dans le besoin, d'être tentés de demander : « Comment aller plus loin ? » Mais ayons toujours confiance : l'heure n'est pas venue, pour le Sauveur, de nous abandonner ; il reste avec nous et sa gloire avec lui. Elle se manifestera en son temps et nous aurons la joie de la voir dans sa splendeur.

    Et puis, il nous faut penser à ceci : Jésus doit être notre modèle, quand nous sommes en société que nous devons accepter des invitations et nous trouver dans des entourages divers. Nous ne pouvons pas éviter d'être invités, obligés de nous rendre ici et là, de prendre part à telle ou telle réunion. Or, il nous arrive facilement de nous perdre nous-mêmes au milieu des gens qui nous entourent. Dans chaque société règne un esprit qui lui est propre et dont nous ressentons l'influence. Nous pouvons être dominés et submergés, pour ainsi dire, par cette influence si nous ne possédons pas en nous quelque chose de la gloire de Dieu. Nous sommes alors vaincus par l'esprit purement humain de la société ; comme le plongeur disparait sous l'eau, nous disparaissons sous notre entourage, nous 11e protestons pas contre ses habitudes, ni contre les incidents fâcheux qui peuvent se produire.

    Jésus au contraire, est fort ; il reste lui-même, il ne se laisse pas dominer par la société de la noce, ni même par sa mère : « Que dis-tu? sois sans crainte! Je ne vais pas prendre la fuite à cause d'un embarras momentané ! » Il n'est pas submergé par les autres convives, ni diminué par l'influ­ence de sa parenté humaine, parce que son Dieu, son Père céleste, lui est toujours présent. Et voici que se montre — peut-être à sa propre surprise — la gloire de Dieu qui réside en sa personne. Elle n'est pas dans ses paroles, ni dans son geste, ou dans quelque circonstance extérieure. Elle est sa personnalité même, et c'est ce qui le fait si grand. C'est dans la personnalité humaine de Jésus que Dieu se révèle, afin que sa gloire se lève, lumineuse, parmi les hommes, et — est-ce trop dire ? — quelque chose de cette gloire devrait être révélé aussi par nous. En chaque Chrétien qui regarde sans cesse vers Dieu et qui porte Jésus-Christ dans son cœur, la gloire de Dieu peut resplendir quand il se trouve avec un ou plusieurs de ses semblables. Mais il faut que nous soyons sur nos gardes, car cette gloire se voile facilement quand la Société autour de nous s'abaisse à un niveau inférieur, ne s'occupe que du plaisir extérieur, comme cela peut arriver à des noces. Il faut alors que nous soyons attentifs à conserver en nous la gloire de Dieu intacte, quels que soient ceux qui nous entourent, et que nous ne la laissions pas s'obscurcir au milieu des hommes.

    Que les hommes pourraient donc vivre joyeux et que de clous les hommes pourraient recevoir. Ah ! s'ils voulaient seulement se souvenir toujours qu'ils appartiennent à Dieu et se montrer enfants de Dieu jusque dans leurs plaisirs ! Car certainement le Royaume de Dieu ne peut venir que si la gloire divine existe parmi nous. Il faut que cette gloire transforme en un esprit nouveau ton esprit sans force et sans certitude. Comme l'eau fut changée en vin, de même une âme endormie peut s'éveiller et devenir vivante. Mais il faut que cela vienne par la gloire de Dieu. Si un homme persévère dans la foi malgré ses tribulations et ses souffrances, si Dieu lui donne la force intérieure qui le rend capable de supporter toutes les douleurs, même quand l'épreuve se prolonge très longtemps, c'est une œuvre de la gloire de Dieu. Une œuvre de création doit se faire dans l'humanité par Jésus-Christ pour que les hommes ne soient pas entièrement absorbés par ce monde qui les enveloppe si étroite­ment, pour qu'ils ne soient pas dominés ni par la joie, ni par la douleur, mais se maintiennent au-dessus pour former le peuple du Seigneur, serrés autour de Lui. Comme des frères et des sœurs entourent leur père et leur mère, ainsi nous nous serrons autour de Jésus-Christ, nous nous attachons à sa cause, dans l'attente de la gloire de Dieu. Et quand nous avons besoin d'être délivrés des ténèbres, des pensées sombres, de la mélancolie et de toutes les obscurités, il faut que la gloire de Dieu agisse en nous. Dans le plus profond silence, comme dans une graine qui lève et devient une plante à la croissance glorieuse, il faut que Dieu fasse son œuvre glorieuse dans les hommes qui souf­frent de privations, qui sont environnés de ténèbres, en butte aux tentations et à toutes les tribulations.

    Partout où le Sauveur a passé, il a relevé les hommes, il a fait d'eux des plantes divines ; même au milieu des Pharisiens et des Scribes, au milieu des criminels entre lesquels il dut mourir, partout il a relevé les hommes. « Aujourd'hui, tu seras avec moi en paradis ! » Ainsi, la voix de Jésus se fait entendre partout où il est au milieu de nous.

    Jésus est au milieu de nous, la gloire de Dieu est avec nous et par elle nous verrons de grandes choses.

    Soyons donc bien fermes et patients, gardons l'espérance et la fidélité jusqu'à la fin : Dans le récit qui nous occupe, je ne vois pas seulement le miracle extérieur, j'y vois une promesse d'avenir. Il est indéniable que la puissante gloire de Jésus-Christ n'a pas continué à paraître dans toute sa grandeur après sa mort, sa résurrection et son départ pour le ciel : elle nous manque plus ou moins. Cependant, il est clair que le Royaume de Dieu manifeste sa force même dans les œuvres extérieures du Créateur, ces œuvres que nous avons sous les yeux chaque jour et à côté desquelles nous passons avec indifférence. Pourtant, quand la moisson est bonne et que nous vivons dans l'abondance, il semble souvent que Dieu ait tiré quelque chose du néant. Quand malgré tous les obstacles que la nature a paru y mettre, nous recevons de nouveau le pain quotidien, cela est une œuvre de la gloire de Dieu. Et si le pain manque vraiment, et bien, il faut que nous pensions que la gloire de Dieu nous a fait défaut !

    La révélation de la gloire de Jésus-Christ à Cana fortifie notre espoir qu'un jour cette gloire apparaîtra sur la terre et rendra témoignage au Seigneur, pour que les hommes croient en lui. On pense souvent que notre prédication doit produire la foi, mais elle n'a pas grande importance, à moins que la gloire de Dieu n'anime nos paroles. Sinon, nous parlons et on écoute, et tout reste dans sa vieille ornière. Mais le temps viendra où la gloire de Jésus-Christ deviendra visible, où l'avenir du Seigneur apparaîtra clairement, où ce que Dieu a fait pour les hommes sera une prédication qui pro­duira le réveil de tous, afin qu'ils voient le don de Dieu en Jésus-Christ.

    Conservons donc, en toutes circonstances, l'espérance et la foi et louons le Sauveur, qui est venu parmi nous, dans toute la faiblesse humaine et qui cependant portait en lui la gloire divine. Aie confiance, malgré ta faiblesse, ta misère, ton imperfection ; que ton péché même ne t'enlève pas la confiance : la gloire de Dieu peut tout pénétrer et te sauver. Aie confiance aussi pour le monde, pour ton entourage, tes parents, tes amis. Aie confiance, malgré les folies et la marche insensée du monde : un jour, la puissance de Jésus se montrera. Il s'est laissé inviter aux noces de Cana, et nous pouvons aussi l'inviter. Puisqu'il s'est mêlé déjà à la société des hommes, nous l'invitons en répétant chaque jour : « Viens, Seigneur Jésus. » Ouvrons-lui la porte et avant que nous nous en doutions, nous verrons sa gloire, qui sera comme une lumière qui nous éclaire et une force qui nous soulève au-dessus de la mort : immense puissance d'amour qui nous enveloppe sans nous abandonner jamais; et ainsi, il ne nous faudra pas fuir hors du monde, ni nous cacher honteusement, mais nous retrou­verons la vie et conserverons la joie dans toutes les situations, dans les succès comme dans les échecs. Soyons fidèles en toutes choses, invitons le Sauveur! Nous aussi formons une communauté et nous voulons vivre ensemble, être joyeux ensemble et recevoir ensemble la force d'en haut.

    Nous invitons le Sauveur et, en vérité, sa gloire sera révélée très certainement.


    Cet article est extrait du livre Je lève mes yeux.

    Presenté par ChristophFriedrichBlumhardt2 Christophe Blumhardt

    Blumhardt fils (1842-1919) était un pasteur allemand, partisan d'un socialisme religieux. Ses idées non conventionnelles sur la religion, la foi et le Royaume de Dieu ont influencé des théologiens tels que Dietrich Bonhoeffer, Eberhard Arnold, Emil Brunner, Henri Roser et Karl Barth.

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