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    Tropical Sunset

    La communauté

    par

    mardi, le 23 juin 2015
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    • roger LUMBALA KALOMBO

      je suis ravi de vous lire et aimerais etre en contact permanent pour le soutien de l'oeuvre du Seigneur. Pourriez vous nous aider dans cette oeuvre missionnaire!

    La communauté des biens fondée sur l’amour

    Jésus nous a montré ce que l’amour signifie : l’amour ne connaît aucune limite ; l’amour ne se retire jamais, même si les circonstances semblent arrêter son élan. Rien n’a été impossible et rien n’est impossible à la foi de l’amour ; « L’amour permet de tout supporter, il nous fait garder en toute circonstance la foi, l’espérance et la patience (1Corinthiens 13.7-8). Ainsi l’impulsion d’amour de Jésus ne se laisse aucunement influencer par la propriété privée. Lorsqu’il rencontra le jeune homme riche, Jésus le regarda avec amour et lui dit : « Il te manque une chose ; va, vends tout ce que tu as et donne l’argent aux pauvres … ; puis viens et suis-moi. » (Marc 10.21)

    ​Aussitôt après l’effusion du Saint-Esprit personne ne put garder ce qu’il possédait. 
    La première Eglise à Jérusalem a immédiatement distribué tous ses biens. Aussitôt après l’effusion du Saint-Esprit personne ne put garder ce qu’il possédait. L’amour les a incités à tout placer aux pieds des apôtres. Avec l’aide de sept frères qui avaient été choisis, les apôtres ont tout distribué (Actes 6.2-6). L’amour du Christ nous incite à abandonner nos possessions et à vivre en communauté totale des biens (Actes 4.32-37). Cela porte atteinte aux fondements mêmes de notre égoïsme.

    Donner aussi son manteau lorsqu’on demande seulement la veste, c’est agir conformément au véritable amour. Mais ce qui est encore mieux c’est de donner la deuxième heure de travail quand on nous a demandé seulement une heure (Mathieu 5.38-42). La lutte contre la propriété privée présume une lutte plus radicale contre l’intérêt personnel, l’égoïsme, l’amour propre et l’égocentrisme.

    La religion et la piété ne servent à rien si elles ne se manifestent pas par des actes, en vraie communauté (1 Jean 3.17-18). Jésus dit : Aime Dieu et le second commandement est d’une importance semblable : Tu dois aimer ton prochain comme toi-même. Il n’existe pas d’amour vrai pour Dieu, s’il n’y a pas d’amour véritable pour notre prochain et inversement (Mathieu 22.36-39). C’est aussi notre expérience. La communauté est possible, grâce à l’Esprit qui nous vient de Dieu. Et lorsque cet Esprit nous remplit, l’amour du prochain et la communauté parfaite sont parmi nous.

    La communauté ne peut être édifiée par l’homme

    Il est vrai que Dieu est à l’œuvre parmi les hommes. Toutefois aussitôt que cette vérité est exagérée jusqu’au point de croire uniquement en nous-mêmes et en notre prochain, nous faisons fausse route. Il nous faut croire en Dieu de telle façon que ce n’est pas la personne, elle-même qui importe, mais que Dieu seul nous importe, et ainsi nous nous réunissons en soumission à sa volonté. Alors la volonté de Dieu peut agir sur nous et à travers nous ; nous devenons pour ainsi dire, transparents comme un miroir et notre propre vie humaine perd son importance : seule l’action de Dieu est ce qui importe. Je suis convaincu que la vie en communauté ne peut exister autrement. Une seule personne, même la plus humble et la plus dévouée, ne peut pas établir une communauté de ses propres forces (2 Corinthiens 12.9).

    Notre foi en Dieu ne provient pas du désir de notre propre cœur. Dieu seul est la base sur laquelle la communauté repose et doit son existence. Nous ne pouvons pas dire que nous ayons acquis cette base ; il n’en est pas ainsi, nous n’en sommes pas les propriétaires. Nous n’avons pas de possessions religieuses, ce que nous avons nous est donné tous les jours de nouveau. Nous exprimons franchement cette pensée effrayante : nous pouvons perdre notre foi et la base de la communauté d’un jour à l’autre. Nous pouvons seulement dire : c’est la grâce de Dieu qui nous a établi sur cette base. En effet, notre foi ne provient pas de nos qualités naturelles. Le Saint-Esprit doit nous y conduire.

    Nous ne possédons rien ; et si nous avons pensé que nous avons la communauté, eh bien, nous avons vu que nous ne l’avons pas. Il est bien que nous l’ayons vu. La communauté existe uniquement en Christ et en son Esprit vivifiant. Si nous l’oublions et que nous perdons son influence – alors c’est fini avec l’église-communauté (Jean 15.5).

    L’église invisible peut-elle devenir visible ?

    L’église invisible doit devenir visible. A cette fin, le travail en commun, les repas en commun et la communauté des biens sont nécessaires. L’église du Christ est partout active, bien qu’invisible, partout où les gens soient saisis par l’Esprit du Christ. Pourtant la communauté totale des biens est une représentation visible de cette unité invisible de l’Esprit, non seulement dans le domaine religieux, mais aussi dans tous les domaines de la vie.

    ...​la communauté de travail devient communauté des biens, sans propriété privée, car le mobile principal de notre vie c’est l’amour.
    Les flots de l’unité issus de la source de puissance de l’Esprit se répandent dans tous les domaines de la vie. Premièrement dans les rapports de cœur à cœur entre les frères et sœurs dans la communauté et dans tout ce qui nous entoure. La communauté de l’Esprit devient communauté d’éducation et communauté de travail, et naturellement la communauté de travail devient communauté des biens, sans propriété privée, car le mobile principal de notre vie c’est l’amour. L’amour c’est la joie que l’on a les uns envers les autres. La joie, jaillissant de la source profonde de l’unité, nous incite à tout donner. Donner une somme d’argent n’est rien à côté du don de soi-même et de toute son énergie (Luc 9.23-24). La richesse provient des biens de la terre et du travail humain. Nous partageons les deux, les biens de la terre et le travail.

    Mais malgré cela, nous ne voulons pas vivre dans l’égoïsme collectif d’une communauté pour notre propre satisfaction ; au contraire, nous témoignons : Il est possible de vivre en communauté ! Nous témoignons de cette réalité : nous vivons en communauté ! Et nous témoignons de la source de cette réalité : le futur royaume de Dieu.

    Voici quels sont les obstacles de la vie en communauté : la susceptibilité, le dogme, l’amour-propre, et l’égocentrisme. C’est un poison mortel d’avoir une opinion élevée de soi-même en se comparant aux autres (Philippiens 2.3). Celui qui pense ainsi est incapable de vivre en communauté. Il ne pourra jamais saisir l’unité de la grande cause ; c’est là le point essentiel. Naturellement c’est déjà quelque chose de penser à l’autre et d’essayer de voir ce qu’il y a de positif en lui. C’est trop facile d’exagérer les fautes d’autrui et d’oublier que l’on est soi-même une personne faible. On ne devrait pas toujours vouloir corriger les autres. Il vaut mieux être réconcilié avec l’imperfection humaine.

    Est-ce la volonté de Dieu de vivre en communauté ?

    Un de nos hôtes nous a demandé : pensez-vous vraiment que le Bruderhof est la volonté de Dieu ?

    Eberhard : non pas le Bruderhof, mais la communauté totale. Ce que nous avons reconnu comme étant important, c’est la vie que Jésus a vécue avec ses disciples, et la vie de la première Eglise à Jérusalem. En outre, nous considérons la parole prophétique de l’Ancien Testament comme étant une injonction de Dieu de devoir vivre dans l’église-communauté (Psaumes 133) dans la paix, la justice, et la joie, comme le dit aussi l’Apôtre Paul (Romains 14.17). Notre vie entière doit simplement montrer le chemin en toute humilité.

    Nous croyons en la compassion de Dieu envers tous les êtres humains. Et ainsi nous ne cherchons pas à ce que tout le monde fasse partie du Bruderhof. Nous nous réjouissons cependant à propos de chacun désirant faire partie de la communauté. Jamais ne dirions-nous : celui qui ne vient pas avec nous est perdu. Mais c’est justement notre tâche envers l’humanité qui nous oblige à vivre en communauté jusqu’à la fin de notre vie. Cette tâche ne dépend pas du tout du nombre de personnes qui viennent partager notre vie en communauté. Cette tâche est simplement : vivre de telle manière que l’amour de Dieu soit révélé dans notre vie en commun comme unité de façon concrète et positive. On a raison de souligner ces paroles tellement importantes dans la Bible : « Dieu est amour », car nous en sommes convaincus, et on peut aussi dire à l’inverse : Là où l’amour véritable existe, Dieu est là (1 Jean 4.8, 11-12).

    Il nous est donc clair que cet amour signifie l’unité et la communauté, l’entraide et le service mutuel ; le renoncement du ‘mien’ et la joie en son prochain ! Ainsi l’amour devient unité ! Et nous pouvons dire : Dieu est Unité. Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui (1 Jean 4.16).

    Evasion du monde ?

    Nous avons commencé à vivre en communauté à cause de l’ampleur de la misère autour de nous. Nous n’avons pas quitté la cité en vue de nous retirer du monde. Nous n’avons pas recherché la montagne, apparemment si isolée, en vue d’échapper à notre responsabilité envers la société. Mais nous croyons que notre concentration en communauté est peut-être la meilleure façon d’avoir une influence sur la société en général ; et c’est encore aujourd’hui le premier et le dernier mobile de notre vie en communauté (Jean 17.20-23).

    Nous sommes toujours surpris quand on entend dire que nous ne vivons plus dans le monde, parce que nous vivons au Bruderhof ou dans une autre communauté. Nous vivons au milieu du monde de même que n’importe qui. Nous ne sommes pas des fantômes, mais des êtres de chair et de sang comme les autres ici-bas sur la terre. Nous aussi nous devons demander d’être préservés du mal dans le monde, autrement nous sommes perdus (Jean 17.15-16). Cette erreur provient d’une spiritualisation des paroles de Jésus qui révèle un esprit perfide. Cela déguise le réalisme de la Bible dans la pénombre du demi-jour.

    ​La réalisation de la parole de l’Apôtre « Que personne ne cherche son propre intérêt, mais plutôt celui des autres » (1 Cor. 10.24) peut seulement être accomplie dans une communauté de plein dévouement où règne le partage total des biens.
    La réalisation de la parole de l’Apôtre « Que personne ne cherche son propre intérêt, mais plutôt celui des autres » (1Corinthiens 10.24) peut seulement être accomplie dans une communauté de plein dévouement où règne le partage total des biens. Certainement la possession des biens en commun ne doit pas représenter un égoïsme collectif. Ce ne doit pas devenir une entreprise en commun pour le bénéfice de ses membres ou une affaire commerciale pour le profit de quelques compagnons. Au contraire, toute propriété de la communauté doit être dédiée au service de tous, au service de la communauté du royaume futur de Dieu destiné à toute l’humanité, au service de la foi qui se tourne vers l’humanité entière avec un christianisme positif.

    Le pouvoir de l’argent

    Au paradis d’où l’homme a chuté, il s’est approprié ce que Dieu ne lui avait pas destiné, mais ce que le Diable lui a donné. L’appropriation des biens est l’origine du péché. Convoiter quelque chose pour soi, voilà le caractère essentiel du mal ; c’est l’histoire de la pomme (bien que la Bible ne parle pas d’une pomme). Et justement ce que l’homme a reçu de Dieu : la communauté avec lui, l’homme l’a dédaigné, l’homme l’a rejeté. Ce que Dieu lui a donné, il l’a méprisé. Il s’est emparé de ce que Dieu ne lui avait pas destiné. Ainsi Mammon [1], c’est le Diable « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent (Mathieu 6.24).

    Le mal n’est pas seulement une idée, c’est une réalité. La mort et ce qui conduit à la mort – à la destruction, à la méfiance, à la séparation, à la division – c’est le mal. La prostitution est subversive et ses effets sont la déchéance. Le mal n’est pas simplement l’absence du bien, de se tenir à l’écart de la vie de Dieu ; c’est une erreur de penser que le mal est uniquement une négation du bien, un manque, une déficience. La mort est une puissance, le Mammon est une puissance. L’argent est une personnification de Satan, c’est le Diable incarné. Il en est de même avec le meurtre et l’impureté, c’est une puissance qui existe et qui a un pouvoir énorme (Jean 8.44). Si l’argent n’était rien d’autre qu’un échange des biens de la terre et du travail des hommes, ce ne serait alors rien de mal. Mais ce n’est pas vrai d’affirmer que l’argent n’est qu’un moyen d’échange, au contraire, c’est un moyen d’acquérir du pouvoir. Voilà ce qui est satanique : l’argent a du pouvoir sur les êtres humains. Au sein d’une communauté on n’a pas besoin d’argent. Si on vit réellement en communauté, l’argent est absolument inutile ; l’argent est l’antithèse de la communauté.

    Au début à Sannerz, il y eut des moments d’immaturité, lors-que notre petite communauté eut l’intention de donner à chacun un peu « d’argent de poche. » Aujourd’hui nous savons que garder de l’argent séparément de la bourse commune, c’est sonner le glas du communisme fraternel.

    Jésus a ouvert la lutte contre la propriété privée. N’avait-il pas lui-même abandonné tout ce qu’il possédait ainsi que tous ses privilèges, pour prendre le chemin de l’amour et du sacrifice (Mathieu 8.20).

    Il nous a donné l’exemple en ne voulant rien posséder. De la crèche jusqu’à la croix il fut le plus pauvre. N’amassez pas de trésor, n’amassez pas de possessions, mettez plutôt de côté : l’amour de votre prochain. Délaissez les richesses éphémères de ce monde, amassez-vous plutôt des richesses éternelles ; alors vous aurez en abondance (Mathieu 6.19-20).

    Maintenant quelque chose de nouveau est exigée de vous. On attend de vous d’administrer fidèlement cette progéniture matérielle pernicieuse, en d’autres termes : l’argent ; de façon à pouvoir faire quelque chose pour le royaume de Dieu, même avec cet argent qui nous est aliéné. Cela exige naturellement que l’argent soit utilisé immédiatement. Si vous le donnez, il est essentiel de le donner là où il sera de première nécessité, non pas en vue d’accroître le compte en banque d’un homme riche. Il faut s’en servir pour produire de nouveaux atouts qui ne sont plus souillés de Mammon et qui ne sont plus contraires à l’Esprit, atouts qui puissent passer l’épreuve de l’éternité.

    Lorsque quelqu’un devient conscient de son propre péché, un choc glacial le traverse. Il ne peut s’imaginer comment retrouver l’unité avec le cœur du Père et avec l’église de Jésus-Christ. Et justement parce que le choc est si grand, et que c’est inconcevable, c’est le moment où la foi prend naissance.

    Il en est de même dans le domaine matériel. Lorsque la peur nous saisit, et nous nous sentons incapables de nous en sortir ; nous ne pouvons pas croire que l’Esprit au-delà de la terre puisse ainsi contrôler ces circonstances terrestres ; c’est alors que la foi prend naissance. La foi est le seul moyen qui nous est donné, nous n’en avons pas d’autre (Mathieu 6.24-34). La foi c’est la fidélité et la confiance. Le secret de la foi dans le domaine matériel, réside dans notre façon d’approcher les questions de revenus et dépenses en ce qui concerne la ferme, la fabrique, la construction des maisons et le travail au bureau : nous devons permettre à l’Esprit-Saint de nous montrer le chemin à prendre, de diriger nos actions. Il nous faut rester sainement conscient de notre situation financière, de façon à être profondément émus de tout ce que Dieu accomplit pour nous.

    La communauté est le travail

    Nous croyons en un christianisme actif. Le travail journalier avec les frères et sœurs est le moyen, le meilleur et le plus rapide, de savoir si nous sommes prêts à vivre dans une communauté avec un vrai amour et une vraie foi. Le travail est l’épreuve cruciale qui nous montre si notre foi est authentique.

    La foi mise en pratique dans notre vie commune : voilà le secret qui nous donne un rapport étroit entre notre travail et notre foi (Colossiens 3.23-24). Beaucoup de personnes ont du mal à trouver ce rapport. Même ceux qui témoignent d’un christianisme vécu et authentique ont du mal à réconcilier la foi avec le travail ; ces domaines se séparent et prennent des directions opposées.

    On peut vivre intérieurement de ses aspirations les plus saintes et essayer de s’y tenir, alors que l’aspect pratique de notre vie ici-bas s’éloigne de plus en plus du Saint-Esprit. Nous sommes tous sujets au même danger ; nous ne sommes en rien différents des autres. Cependant, notre vie dans l’église-communauté nous permet d’entrevoir le mystère du rapport de ces deux domaines : la foi et le travail, d’une façon tout à fait nouvelle. C’est un rapport très profond, basé sur la foi apostolique : nous croyons en le Créateur de la première création autant que nous croyons en Celui qui nous rachète en vue de sa nouvelle création, et nous croyons à l’Esprit qui nous en montre la voie.

    ​Prier sans travailler est hypocrite. Si notre vie n’est pas conforme au royaume de Dieu, nous faisons de l’oraison dominicale un mensonge.
    La prière ne doit jamais supplanter le travail dans le royaume de Dieu et dans son Eglise. Nous demandons à Dieu dans notre prière que sa volonté soit faite sur terre, que sa nature se révèle en actes et que son règne arrive avec l’unité, la justice, et l’amour. Si notre prière est sérieuse et authentique, notre vie sera une vie de travail. Si la foi ne se manifeste pas par des actes, elle est morte (Jacques 2.17). Prier sans travailler est hypocrite. Si notre vie n’est pas conforme au royaume de Dieu, nous faisons de l’oraison dominicale un mensonge. L’oraison dominicale devrait nous raffermir dans la foi que notre prière est exaucée et devient une réalité historique. Pour nous, la vie en communauté au Bruderhof est la place désignée de Dieu où nous pouvons utiliser toute notre énergie en son honneur, afin que sa volonté soit faite et que son règne arrive : à moins que l’amour entre frères et sœurs ne se concrétise dans le travail et l’action, l’arbre de notre vie s’étiolera et tombera sous le jugement.

    Notre bonheur le plus naturel consiste à créer et travailler, dans la joie de réussir en ce que nous avons entrepris. Certainement on devrait développer ses aptitudes dans la direction de ses propres intérêts vers une activité proche de nos penchants et d’un travail qui nous rend heureux.

    L’objection fréquente, soulevée contre cette « utopie », que personne ne veuille entreprendre les travaux d’un rang inférieur à moins d’y être forcé, est basée sur une supposition fausse qui provient du déclin moral de l’humanité.

    Il est certain que cet esprit d’amour, qui nous donne la joie d’accomplir les petits services les plus insignifiants, est bien souvent absent. Mais si nous avons à prendre soin d’une personne aimée, la différence entre les travaux élevés ou bas disparaît assurément ; l’amour l’a dissipée, et l’amour embellit et fait honneur à tout ce que nous faisons pour la personne aimée.

    C’est le résultat du développement malsain de notre civilisation que beaucoup de gens considèrent le travail physique comme étant inférieur, et en conséquence personne ne veut le faire. Mais en vérité nous ne sommes pas faits pour nous occuper sans relâche de l’intellectuel et du spirituel. La personne bien portante désire aussi l’activité physique, le travail simple de la terre ; il se réjouit du soleil, de la montagne et de la forêt, des plantes, des animaux, de la ferme et du jardin. Prendre plaisir à l’activité physique est une chose naturelle qui amène la joie de vivre, la joie en Dieu et sa création.

    L’union

    Aucune communauté vivant uniquement pour elle-même ne peut subsister (Jean 15.4). Ce serait alors une secte, dans le sens de la séparation. Elle s’égare dans son isolement, même si elle pratique la communauté.

    Nous avions exploré systématiquement et consciemment l’histoire des siècles et des millénaires, les pays et les continents, afin de trouver des personnes vivant en parfaite communauté – dans l’amour et la paix, dans la liberté de l’Esprit et dans l’unité parfaite de ce même Esprit. Nous avions toujours recherché des compagnons du voyage, des groupes de pèlerins ayant subi tous les tests, suivant la même voie. Jamais n’aurions-nous voulu fonder nous-mêmes un mouvement indépendant ou maintenir une entreprise indépendante. Cela nous était bien égal de revendiquer une soi-disante indépendance ou d’avoir gagné la réputation que ce fut l’œuvre de toute notre vie. Au loin, tout ce qui vient de nous ! Il s’agissait bien plus de l’appel que nous avions reçu, la pureté de la liberté et la réalité de l’unité ! Voilà ce qu’il fallait maintenir et approfondir ! Et ainsi nous recherchions des hommes et des femmes, des groupes de personnes, d’autres mouvements, qui seraient un meilleur exemple par leur vies, leur réponse à cet appel à la liberté, la pureté, et l’unité, que nous aurions pu faire nous-mêmes.

    Et en vérité nous rencontrâmes mainte tentative de vie en communauté, de cercles plus ou moins larges, certains de longue date et d’autres récents. Combien nous sommes-nous réjouis de chaque petite goutte qui affluait dans le grand fleuve de la vie, et de chaque minuscule organisme vivant qui nous démontrait l’unité d’un plus grand organisme ! Tous les petits groupes communautaires de notre pays et des pays voisins étaient certainement d’origine récente, et encore fragiles. Mais nous découvrîmes en même temps plusieurs mouvements ayant vécu en pleine force pendant deux ou trois ou quatre siècles, et qui vivaient encore aujourd’hui en communauté totale des biens, grâce à l’Esprit libérateur et unitif !


    [1] « Mammon » provient du mot araméen mamona, ce qui veut dire probablement les richesses ou du profit ; souvent traduit comme argent en Mathieu 6.24.


    Extrait du livre La révolution de Dieu. Cliquez ici pour télécharger le livre complet.

    Image: « Le solstice d'été », © Bruderhof

    A pile of colorful shoes
    Presenté par EberhardArnold2 Eberhard Arnold

    Eberhard Arnold (1883-1935), théologien, éducateur et écrivain allemand, fut le fondateur des communautés Bruderhof.

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