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    Morning over the bay

    Jean-Christophe Blumhardt et les Guérisons

    par Armand Lederlin

    jeudi, le 30 juillet 2015
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    On m'a souvent demandé comment Jean-Christophe Blumhardt père opérait ses guérisons.

    En réalité, le point de départ fut la guérison miraculeuse de Gottliebin Dittus, en 1842, à Möttlingen (Wurtemberg), où Blumhardt était pasteur avant de s'installer plus tard à Bad-Boll ; et le mieux est certainement de laisser parler Christophe Blumhardt fils, qui lui succéda et travailla déjà avec lui de son vivant.

    Voici textuellement ce que ce dernier nous dit à ce sujet dans un de ces cahiers « confidentiels » où il mettait périodique­ment sa petite communauté au courant des expériences qu'il faisait, toujours, bien en­tendu, en vue du Royaume de Dieu, unique préoccupation de ces deux serviteurs de Dieu leur vie durant.

    « Nous étions arrivés, écrit Blumhardt, à une époque où la préoccupation des esprits était manifestement tournée vers une sorte d'obscurantisme qui tendait à maintenir le monde dans les ténèbres et l'empêchait de faire de nouveaux progrès ; c'est un peu le fait de tout le XIXème siècle. Et les chaînes que Jean-Christophe Blumhardt allait encore avoir à briser se présentèrent alors sous la forme d'une délivrance personnelle qui lui fut donnée dans la personne de Gottliebin Dittus, dont l'âme pure fut le moyen dont Jésus se servit pour atteindre par Blumhardt le but voulu de Dieu.

    » Mais les faits doivent disparaître à nou­veau de la mémoire après leur avoir rendu justice et l'esprit seul doit émerger. Le pou­voir de Satan devait être anéanti sous une forme nouvelle ; et, de toutes ces charlataneries, superstitions de toutes sortes, devait ressortir une fois de plus le pouvoir de Jésus victorieux.

    » C'est là l'indication principale de cette délivrance opérée dans une personne par­ticulière, afin que les hommes fussent mis au bénéfice de cette victoire.

    » L'écorce de l'homme était fendue, la lumière pouvait y pénétrer et apporter la vie au grain intérieur afin qu'il pût germer librement et qu'une nouvelle possibilité s'ouvrit pour l'humanité.

    » Là encore la docilité de Blumhardt, obéissant et soumis comme un enfant que Dieu conduisait par la main, avait permis une nouvelle victoire, afin qu'« au nom de Jésus » tout retombât en son pouvoir et qu'un peu de ce monde insoumis fût recon­quis au Dieu qui l'avait créé.

    » Ainsi, par sa victoire sur l'idolâtrie, Jésus avait la possibilité de faire progresser la lumière dans le monde, et Satan perdait les droits qu'il avait puisés dans l'obscu­rantisme de son règne de ténèbres. Boll de­venait en même temps un asile et, par ce fait, un endroit privilégié pour l'apparition de la lumière ; et, ainsi transportée par ceux qui l'y viendraient chercher, la lu­mière devait se répandre dans le monde et de nouvelles expériences pourraient se ma­nifester à leur tour au dehors.

    » Ce qui était important pour Blumhardt était, en effet, la libération et les progrès de l'homme et non pas la continuation des mi­racles. Il fallait que rien, ni dans le visible, ni dans l'invisible, dans le passé ou dans le présent, dans le matériel ou le spirituel, n'empêchât plus l'homme de progresser, dorénavant, puisqu'il appartenait entière­ment au Christ.

    » Le résultat de cette victoire est d'ap­porter une fois de plus la force de vie de Jésus-Christ dans l'homme pour la Vérité et la Justice de Dieu.

    » Une dernière résistance avait été vain­cue, et par le fait de la victoire dans l'homme sur les ténèbres.

    » Il n'y avait plus qu'une seule victoire à atteindre : celle sur l'homme lui-même intérieurement, et que sa volonté propre se sou­mît aussi à celle de Dieu, consciemment et volontairement.

    » Les esprits frappeurs avaient été vain­cus, mais la lutte n'était pas finie..., mais nous ne craignons pas le Jugement, s'il est nécessaire pour nous éclairer ; au contraire, nous remercions Dieu qui, de cette façon, amène à la Connaissance de ses voies, même par le moyen des épreuves de ses serviteurs. L'attention du monde avait été attirée par ces faits matérialisant la puis­sance de Dieu. Ce qui était extérieur à l'homme avait été soumis à Jésus et mis en son pouvoir. Mais l'homme lui-même ne l'était pas encore et Dieu ne pouvait être glorifié sans qu'il le fût aussi dans l'homme lui-même, la première de ses créatures, dans sa vie et dans son corps sur terre : alors seulement, conclut Blumhardt, pourra venir la Paix qui doit régner sur toute la Créa­tion. »

    Il apparaît donc clairement que le but de Blumhardt, dans sa recherche du royaume de Dieu pour la terre, n'était nul­lement la continuation des guérisons mira­culeuses, primitivement obtenues à Möttlingen sans que sa volonté y fût pour rien, mais uniquement la glorification du pouvoir de Jésus-Christ.

    Certes, il y eut encore à Boll, par la suite, des guérisons, soit d'une manière visible, soit de façon moins apparente ; mais il ne les recherchait pas : « Peu importe, disait- il, que je guérisse dix mille créatures, il en restera toujours des millions qui souffri­ront ; ce qu'il faut, c'est que Jésus-Christ domine et soit le Maître ; alors seulement tous seront sauvés. »

    Au surplus, et pour bien manifester son intention, Blumhardt, quand il était malade (et il le fut souvent), acceptait le secours du médecin pour s'éclairer, et il le faisait ap­peler ; mais, gardant toujours la liberté de son jugement, il ne se laissait rien imposer qui ne fût d'accord avec sa conscience per­sonnelle.

    « Bad-Boll ne devait pas être un lieu de pèlerinage où l'on continuât à prier pour des miracles ; d'autres endroits, par la suite, pouvaient être réservés à la prière, mais la prière ne devait pas devenir une sorte de médicament mécanique par lequel on met Dieu au service de ses besoins particuliers et individuels. »

    Ce n'était pas le but.

    Le monde entier est malade et le mal est grave, mais la leçon qui ressort de ce récit est qu'il ne sera guéri que s'il sait accorder sa volonté avec celle de Dieu, qui a décidé de le sauver (peut-être malgré lui), qui seul le peut, mais qui veut que sa volonté à Lui soit librement acceptée et intérieurement consentie par l'homme lui-même, selon les règles imposées par Dieu dès le début à sa Création.


    Extrait du Christianisme au XXème Siècle du 3 Avril 1941.

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    Presenté par ArmandLederlin Armand Lederlin

    Armand Lederlin (1836-1919) est un industriel du textile dans l’est de la France. Mû par ses convictions religieuses, il était un des promoteurs du protestantisme social. Il était un amis des Blumhardt et a traduit plusieurs des œuvres de Blumhardt fils.

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