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    stars and blue clouds

    L'ébranlement causé par la réalité de l'Avent

    par Alfred Delp

    lundi, le 17 novembre 2014

    Autres langues: Deutsch, español, 한국어, English

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    • Ndjoukoue

      intéressant

    • Mussard Gabriel

      Je suis seul à travaillé dans un magasin , j'ai souvent du temps libre, je suis catholiques fervent et assoiffé de ces messages d'espoir . merci que Dieu vous bénisse en Jésus Christ .

    Il n'y a peut-être rien qui ne nous soit plus nécessaire, en ces temps modernes, que d'être sincèrement ébranlés. Là, où la vie est stable, il nous faut sentir sa stabilité; et où elle est irrésolue et indécise, là où elle n'a ni base ni fondation, il nous faut aussi le savoir et l'endurer.

    Peut-être, nous demandons-nous pourquoi Dieu nous a envoyés en cette époque, pourquoi Il envoie cette tempête sur la terre, pourquoi il nous laisse dans ce chaos obscur et décourageant, et pourquoi il nous semble que nous n'en sortirons jamais. La réponse ultime à cette question, c'est peut-être celle-ci: jusqu'ici, nous avons vécu sur terre avec une sécurité tout à fait fausse et contrefaite. Et maintenant, Dieu frappe la terre de coups retentissants; maintenant, Il la fait trembler, et Il la fracasse; non pas pour nous effrayer à tort ou à raison, mais pour nous apprendre une chose—l'ébranlement de l'Esprit et l'émotion qui en résulte.

    Beaucoup d'évènements de nos jours, n'auraient jamais pris place si nous avions ressenti ce mouvement et cette inquiétude du cœur qui nous vient lorsque nous sommes confrontés par Dieu, le Seigneur, et quand nous considérons les choses, telles qu'elles sont en réalité. Si nous avions fait cela, Dieu se serait abstenu de faire des choses qui nous ont tellement ébranlées, et accablées. L'homme aurait compris qu'il existent d'autres autorités, il aurait vu les limites de sa propre compétence.

    Mais l'homme se tenait sur cette terre dans un état faussement pathétique, et, en une fausse sécurité; dans sa folie spirituelle, il croyait véritablement pouvoir, de sa propre force, attirer les étoiles du ciel et illuminer le monde de lumières éternelles; il croyait pouvoir, de sa propre force, détourner le danger et bannir la nuit, éteindre et arrêter le tremblement interne de l'univers. Il a cru pouvoir harnacher toutes choses et les arranger en leur ordre ultime et éternel.

    Voici le message de l'Avent: Confronté par Lui, l'Ultime Réalité, le monde va commencer à trembler. Seul, celui qui ne s'attache pas aux fausses sécurités, pourra de ses propres yeux percevoir, l'Ultime Réalité, et examiner toutes choses à fond. Seulement alors, pourra-t-il préserver sa vie des peurs et terreurs en lesquelles Dieu, le Seigneur, a laissé le monde sombrer pour nous apprendre à nous réveiller du sommeil, comme Paul le dit, et pour savoir qu'il est temps de se repentir, et de changer. Il est temps d'affirmer, "Bien, il faisait nuit; mais que ce soit maintenant le passé, et soyons prêts, car il fait jour." Il nous faut faire ceci avec une décision qui provient justement des horreurs que nous avons vécu et de tout ce qui s'en suit; et, ainsi, notre décision sera inébranlable, même au milieu de l'incertitude.

    Si nous désirons transformer la vie de nouveau, si l'Avent doit vraiment revenir—l'Avent de nos foyers et de nos cœurs, l'Avent des peuples et des nations, la venue du Seigneur au milieu de tout ceci—alors la question la plus importante pour nous, c'est: allons-nous sortir de ces convulsions avec cette détermination: Oui, levons-nous! Il est temps de se réveiller. Il est temps de commencer quelque part. Il est temps de remettre les choses en place, où Dieu les avait mises. Il est temps que chaque individu se mette au travail, avec la même certitude inébranlable que le Seigneur nous apporte, et commence à mettre sa vie en l'ordre de Dieu, partout, comme il le peut. Là où la parole de Dieu se laisse entendre, il ne manquera pas de l'imiter par sa vie; et là où la vie se rebelle devant lui, il la réprimandera.

    Aujourd'hui, le monde a besoin de personnes qui ont été ébranlées par ces ultimes calamités et s'en sont sorties avec la certitude et cette perception: ceux qui mettent leur espoir en Dieu ne seront aucunement affectés, même s'ils seraient poursuivies et chassés hors du monde.

    Le message de l'avent qui nous est venu de cette rencontre de l'homme avec l'absolu, l'ultime, l'Évangile, c'est le message de l'ébranlement qui viendra finalement au monde. Et que le Fils de l'homme viendra alors, voilà qui est plutôt une prophétie historique; c'est aussi une loi, que la venue de Dieu et l'ébranlement de l'homme ont un rapport; ainsi, lorsque l'homme en son cœur est ébranlé, il ne peut en réalité le supporter, et il devient obstiné, dur, superficiel, sans valeur; et alors, Dieu, le Seigneur, touche le destin historique du monde et nous enseigne ce que ceci veut dire: d'être placé dans un tel ébranlement, et d'être touché en son cœur. Ainsi, la question importante nous est posée: sommes-nous encore capables de subir un tel ébranlement, ou, est-ce que tout doit rester pareil, que nous connaissons des milliers de choses, qui ne devraient pas exister, auxquelles nous nous sommes habituées. A combien de choses sommes-nous déjà habituées, pendant ces semaines, ces mois, et ces années—et nous restons imperturbables, inébranlables, même insensibles!

    L'avent est un temps où l'homme doit être ébranlé et conduit à prendre conscience de lui-même. La condition nécessaire en vue de l'accomplissement de l'Avent, c'est la renonciation des attitudes présomptueuses et des rêves séduisants dans lesquels, et avec lesquels, on s'édifie toujours des mondes imaginaires. Et ainsi, l'Avent oblige la réalité à nous faire prendre conscience de nous-mêmes, par force—non sans douleur et souffrance.

    Le bouleversement, le réveil: là, seulement, commence la vie qui permet à l'Avent de venir. Justement grâce à ce réveil rude, en cette prise de conscience de notre complète impotence, dans notre état pitoyable de l'expérience de nos propres limites, c'est alors que les fils d'or, qui, en ce temps, descendent du ciel vers la terre, arrivent jusqu'à l'homme, et donnent au monde un pressentiment de la plénitude à laquelle l'humanité est appelée et dont elle est capable.

    Nous ne devons pas nous épargner de telles méditations. ll nous faut laisser errer les yeux de notre cœur. Nous irons alors à la rencontre du sérieux de l'Avent et de la grâce divine, bien autrement. Nous verrons alors, des formes humaines, des personnalités réussies et capables, de ce jour et de tous les jours, en lesquelles le message et la bénédiction de l'Avent vivent, nous touchent, et nous appellent, en nous donnant la joie ou le choc, la consolation, et qui nous redressent.

    Je dis, de ce jour et de tous les jours. Trois prototypes me viennent à l'esprit: celui qui crie dans le désert; l'Ange de l'Annonciation; la femme bénie.

    Celui qui crie dans le désert. Bénie soit l'époque, si elle pense sincèrement qu'elle ne soit pas désert. Malheur à l'époque pendant laquelle les voix des crieurs dans le désert se sont tues, couvertes par les bruits du jour, ou ont été défendues, ou se sont éteintes dans le délire, l'enivrement, du progrès—enivrées ou devenues silencieuse par crainte et lâcheté. La dévastation deviendra bientôt si terrible, et si générale, que le mot "désert" lui vient tout seul à l'esprit. Je pense que nous savons déjà ceci.

    Mais les plaintes et les lamentations ne retentissent pas encore. Les personnalités de Jean l'Évangéliste ne doivent absolument pas manquer en cette image de la vie. Ces personnages touchés par l'éclair de convocation et de mission. Leurs cœurs vont en avance, et ainsi leurs yeux sont clairvoyants, et leur jugement est incorruptible. Ces personnages ne crient pas simplement pour entendre leur voix. Ou bien parce qu'ils sont jaloux des belles heures passées sur terre, étant eux-mêmes exilés des petits groupes familiers et intimes du premier plan. Ils possèdent la grande consolation que ceux-là connaissent seulement, qui ont dépassé les limites de l'existence.

    Ils veulent faire venir la bénédiction et le salut. Ils nous appellent avant notre dernière chance, au moment où déjà ils sentent la terre trembler les montagnes, les plus fermes, vaciller, et où ils voient les étoiles pendues au ciel sans abri et en péril. Ils nous somment à saisir l'occasion de parer le coup destructif du sable mouvant qui menace de nous engouffrer, avec le plus grand pouvoir du cœur converti.

    Oh Seigneur! Nous le savons bien aujourd'hui, ce que veut dire déblayer les décombres, et aplanir les sentiers. Nous devrons le savoir, et le faire, longtemps encore. Que ces appels retentissent donc, qui nous indiquent le désert et qui devancent la dévastation. Que la personnalité du caractère de l'Avent, l'Apôtre Jean, l'envoyé inflexible de Dieu, nous exhortant toujours, ne soit pas un étranger parmi nos ruines. Beaucoup dépend de ces personnalités, pour nous maintenant. En effet, comment pouvons-nous entendre, si personne ne crie et ne fait taire le tumulte de la dévastation et de l'aveuglement?

    L'Ange de l'Annonciation. Je considère l'Avent de cette année avec plus d'intensité et d'anticipation que jamais. Lorsque je vais d'un mur à l'autre dans ca cellule, les mains menottées, un destin incertain devant moi, je comprends alors tout autrement les anciennes promesses de la Venue du Seigneur, qui vient nous racheter, et, nous libérer.

    Ceci me rappelle la statuette de l'ange que m'a donné une aimable personne, il y a deux ans; sur cette statuette, il y avait cette inscription, "Réjouissez-vous, car le Seigneur est proche." L'ange fut détruit par une bombe. Une bombe a tué ce brave homme qui me l'avait donné, et il me semble souvent qu'il me fait le service d'un ange.

    Nous ne pourrions supporter la terreur de ces temps—de même que la terreur, que nous prépare notre situation sur terre, si nous la comprenons—si ce n'était cette autre conscience des promesses faîtes au milieu de ces horreurs, qui nous encouragent, et qui nous exhortent; et de savoir que les anges doux de l'Annonciation, qui nous envoient leur message de bénédiction de par notre angoisse, et sèment leurs graines bénies qui germeront plus tard dans la nuit. Ce ne sont pas encore les joyeux anges de l'accomplissement des promesses, ces anges de l'Avent. Comme anciennement, ils s'approchent en silence de nos chambres et de nos cœurs. Ils nous apportent les questions de Dieu, et nous annoncent les miracles de Dieu, avec Lequel rien n'est impossible.

    L'Avent est, malgré tout le sérieux de la situation, un temps de sûreté, car il a reçu un message. Hélas, si nous ne savons plus rien du message et des promesses, si nous ne vivons plus qu'entre les quatre murs de notre prison, que nous voyons seulement le gris du ciel par la fenêtre grillée de notre cachot et que nous ne percevons pas les pas légers des anges annonciateurs—que leur murmure n'ébranle pas notre âme, tout en nous soulevant—et bien alors, nous sommes perdus. Alors, nous perdons notre temps et nous sommes morts, bien avant qu'ils nous fassent quelque chose.

    La première chose que l'homme doit faire s'il veut vivre, c'est de croire en le grain d'or de Dieu, que les anges ont parsemé, et qu'ils offrent encore aux cœurs ouverts. La seconde chose, c'est de passer par ces jours gris soi-même, comme un messager annonciateur. Il y a tant de courage à être renforcé, tant de désespoir à être réconforté, tant de dureté nécessitant un geste tendre et une explication lumineuse, tant de solitude qui attend la délivrance, tellement de malheur et de douleur qui recherchent un sens. Les messagers de Dieu savent quelle est la bénédiction que le Seigneur a envoyé, même en cette heure historique. Ils attendent, avec la certitude de la foi, la fertilité de la terre silencieuse et l'abondance de la récolte à venir, c'est-à-dire en ce monde, ce monde de l'Avent. Attendre avec foi: non pas parce que nous avons confiance en la terre ou en notre étoile, ou en nous-mêmes; mais uniquement parce que nous avons perçu les messages de Dieu, et nous avons rencontré un de ces anges annonciateurs.

    La Femme Bénie. Voici la personnalité rassurante de l'Avent. C'est la consolation la plus fervente de l'Avent, que l'Annonciation ait trouvé un cœur tout à fait prêt, disposé à recevoir ce message; que la Parole devint chair et que, en ce cœur maternel et pur, la planète terre a dépassé ses propres limites, et est entrée en l'humanité de Dieu: voilà la consolation divine de l'Avent. A quoi nous servent notre intuition et l'expérience de notre misère, s'il n'y a pas de pont vers l'autre rive? A quoi nous sert la terreur de nous savoir confus et perdus, à moins qu'une lumière flamboyante surpasse l'obscurité et l'assujettit. A quoi bon trembler de froid et d'aigreur en lesquels le monde périt, plus il se meurt en lui-même, si nous ne sommes pas en même temps conscients de la grâce plus puissante que tout égarement et que tout péril?

    Les poètes et les mythologistes, les écrivains de contes de fées et d'autres histoires de l'humanité, ont toujours parlé des mères maternelles. Quelquefois, il s'agissait de la terre, une autre fois, de la nature: ils ont voulu rendre les chambres secrètes de l'univers accessibles, et ainsi conjurer la source mystérieuse et jaillissante de la vie. En tout ceci, trouvons-nous le pressentiment, la soif et la nostalgie . . . une attente, l'attente de l'Avent pour cette femme bénie.

    Que Dieu fut devenu le fils d'une mère, qu'une femme fut permise de vivre sur terre, dont le sein fut consacré à être le temple sacré et le tabernacle de Dieu—voilà le perfectionnement de la terre et l'accomplissement de ses aspirations.

    L'Avent nous donne tellement de consolations en ce mystérieux personnage, béni et expectatif, de Marie. Combien la terre fut-elle bénie de devoir porter ce fruit! Le monde fut permis d'apparaître devant Dieu avec la chaleur protectrice d'un cœur maternel, désirant seulement servir, et par conséquent tellement sécurisant!

    L'horizon gris doit s'éclaircir. C'est uniquement la scène du premier plan qui crie si fort, avec une telle insistance. Au-delà, là où le Vrai existe, tout est différent, même maintenant. La femme a conçu l'enfant, elle l'a abrité en son sein, et donné naissance au petit fils. Dès lors, le monde existe sous une loi différente. Toutes ces choses ne sont pas seulement évènements historiques d'une seule fois, sur lesquels repose notre salut. Ce sont de même des personnages typiques et évènements dénotant le nouvel ordre des choses, de la vie, de notre existence.

    Aujourd'hui, nous devons nous rappeler avec courage que la femme bénie de Nazareth est une de ces personnes illuminatrices. En leur être profond, nos jours et nos destinées y tiennent aussi à cette bénédiction et à ce mystère de Dieu. Ce que nous devons faire, c'est d'attendre, de pouvoir attendre leur heure.

    L'Avent nous vient trois fois comme figure sainte et symbolique. Je ne veux pas dire comme une peinture miniature idyllique, mais comme un appel, à moi et à toi, cher ami, si ces pages te viennent en main. Ce ne sont pas les belles paroles qui me concernent, mais la vérité. C'est avec la vérité, que je désire me mesurer, m'orienter, et me redresser lorsque le fardeau immédiat de ces jours devient trop lourd, trop séduisant, trop embarrassant.

    Nous voulons nous agenouiller et prier pour la triple bénédiction de l'Avent, et sa triple inspiration.

    Prions de recevoir la candeur, et la bonne volonté d'accepter l'avertissement des messagers du Seigneur, de façon à conquérir les lieux déserts de la vie, au travers du repentir de nos cœurs. Il ne nous faut pas nous dérober des paroles sévères des prêcheurs dans le désert, afin que nos bourreaux d'aujourd'hui ne redeviennent nos accusateurs, parce que nous sommes gardons le silence à propos de la vérité.

    Demandons plutôt d'avoir des yeux clairs qui puissent voir les messagers de Dieu de l'Annonciation; des cœurs éveillés, qui puissent entendre les paroles de la promesse. Le monde est plus que ses peines, et la vie est plus que la somme de ses jours gris. Les fils d'or de la grande réalité brillent déjà de part en part. Sachons ceci, et soyons nous-mêmes des messagers de consolation. Celui qui nous donne l'espoir est Lui-même une homme d'espoir et de promesse.

    Et encore, prions pour la foi en la consécration maternelle de la vie, comme elle nous est montrée dans le personnage de la femme bénie de Nazareth. La vie a été ravie des puissances cruelles et sans pitié, aujourd'hui et pour toujours. Soyons patients et attendons, en l'esprit de l'Avent, l'heure en laquelle le Seigneur voudra bien de nouveau apparaître, même en cette nuit, comme le fruit et le mystère de ces temps-ci.

    L'Avent est le temps de promesse; pas encore le temps de réalisation. Nous nous tenons encore au milieu de l'inexorabilité d'un destin impérieux. Pour les yeux qui ne voient pas, il semble que les dés définitifs ont été joués dans ces vallées, sur ces champs de bataille, dans ces camps, ces prisons, et ces cachots. Celui qui est éveillé ressent d’autres forces à l'ouvrage, et il peut attendre leur heure.

    L'espace est encore rempli du bruit de destruction et d'annihilation, de cris impérieux d'arrogance et de présomption, de désespoir et d'impuissance. Mais à l'horizon, les réalités éternelles restent silencieuses en leur ancienne nostalgie. Déjà, la première lueur de la plénitude future rayonne. On dirait entendre de loin résonner les premiers accords des chalumeaux et des chants des pâtres. Ce ne sont pas des chants mélodieux; c'est encore trop distant, plutôt, simplement présagé. Pourtant ceci se passe en ce moment même. Et demain les anges nous annonceront avec allégresse ce qui s'est passé, et nous le saurons, et nous serons heureux, si nous avons eu confiance et foi en l'Avent.

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